- marmaille
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marmaillen. Fam.d1./d n. f. Ensemble, groupe de petits enfants.⇒MARMAILLE, subst. fém.Au sing., fam. [Gén. avec une nuance péj. ou condescendante] Groupe de jeunes enfants bruyants et agités. La marmaille du voisinage, pantalons en loques, bretelles tombantes sur les manches percées, le regardait [l'enfant] de la rue avec admiration (A. DAUDET, Évangéliste, 1883, p. 55). La tarte fut placée devant Mlle Latournure, qui, avant d'y porter le couteau, inspecta d'un regard circulaire toute la marmaille attablée (COPPÉE, Vrais riches, 1891, p. 60):• ♦ ... les mères, en cheveux, en jupes sales, berçaient dans leurs bras des enfants au maillot, qu'elles changeaient sur les bancs; toute une marmaille mal mouchée, débraillée, se bousculait, se traînait par terre, au milieu de piaulements, de rires et de pleurs.ZOLA, Assommoir, 1877, p. 380.— [Constr. avec un compl. prép. de] Ces petits lords n'étaient pas moins de douze (...) ce qui faisait une marmaille de huit comtes, de deux vicomtes et de deux barons (HUGO, Homme qui rit, t.3, 1869, p.146).♦P. anal. La marmaille des petits canots s'émoustillait dans les remous à la recherche du filin (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.254). La marmaille légère des ablettes, (...) des goujons ronds et dodus (GENEVOIX, Routes avent., 1958, p. 158).— P. ext. Les enfants (en grand nombre). S'il avait su, il n'aurait jamais eu cette marmaille qui le forçait à ne plus fumer que quatre sous de tabac par jour (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p.125). Ces vieux avaient de la marmaille et de la marmaille, à n'en plus finir... Quelle misère! (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.377).♦Au plur., vx. Elles [Aurore et Gabrielle] sont toujours vos idoles, ces marmailles (SAND, Corresp., 1870, p. 353). Il a femme et marmailles. Veuve, à c't' heure, orphelins! (RICHEPIN, Mer, 1886, p.203).REM. 1. Marmailleux, adj. masc., hapax. Tout ce quartier haillonneux, marmiteux, marmailleux (GONCOURT, Journal, 1870, p. 604). 2. Marmaillon, subst. masc., hapax. On était deux ch'tis marmaillons dans la même cour. — Et depuis, on s'est pour autant dire, jamais quitté (MARTIN DU G., Testam. P. Leleu, 1920, I, p. 1145).Prononc. et Orth.: [
], [-aj]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1560 «petit garçon» (VIRET, Cuisine papale, p. 74: des frutailles Qu'apportent dix mille marmailles), attest. isolée; 2. a) 1562 «troupe de gens, en partic. de peu de valeur» (CALVIN, Serm. sur l'Harmon. Evangel., 36 [XLVI, 447] ds HUG.); b) 1611 «troupe d'enfants» (COTGR.); 1811 fam. la marmaille «les enfants, les gosses» (COURIER, Lettres Fr. et Ital., p. 844). Dér. de marmot avec substitution de suff. Fréq. abs. littér.:92.
marmaille [maʀmaj] n. f.❖♦ Fam. Groupe nombreux, de jeunes enfants, souvent bruyants, exubérants… || Mères causant entre elles et surveillant la marmaille (→ Incessant, cit. 2).1 (…) toute la marmaille grouillait du matin au soir.Maupassant, les Contes de la Bécasse, « Aux champs ».2 Toute la marmaille bigarrée des rues voisines gambadait autour, en piaillant.Martin du Gard, les Thibault, t. IV, p. 162.3 On traversait les cabanes des Italiens, les plus pauvres, et le bruit de ferraille qu'on faisait à passer réveillait la marmaille sans langes derrière les palissades de fortune.Aragon, les Beaux Quartiers, I, XII.
Encyclopédie Universelle. 2012.